dimanche 13 décembre 2009

We start nothing





Les cauchemars disparaissaient un peu. D avait fait preuve de politesse, R retournait dans la maison hantée par son frère, quelque part en Argentine, tandis que C, se soignait aux antidépresseurs; L'ancienne recette familiale remise au goût du jour par ma mère. Le monde tournait donc en notre absence et à première vue, il tournait assez mal.

Mon retour en province fut donc prolongé. Je retrouvais ma chambre d'adolescente, mon bureau rayé de coups de compas, mes boites remplies de trouvailles, plus irréelles les unes que les autres. A une période, je conservais presque tout, du simple ticket de cinéma aux autocollants dérobés au skatepark. C trouvait cette sentimentalité exagérée. Je crois surtout que j'aimais ouvrir ces boites, des mois plus tard et y respirer cette jouissance douloureuse. Nostalgie.

J'ai toujours aimé courir après des époques perdues, des amitiés révolues ou des amours impossibles. Il doit y avoir un certain masochisme chez moi, qui m'oblige à commencer des courses perdues d'avance...


mardi 10 novembre 2009

Thanks for the memories






La pluie et le froid avaient manqué pour justifier ma sale gueule. Aujourd'hui c'était chose faite.
Et pourtant, j'aime cette période de l'année, gorgée de tristesse et de mélancolie. Les visages se crispent et Paris s'éteint sous une épaisse brume; Une seconde de calme avant l'euphorie
des fêtes de la nativité.

La mort cinglante de G cette année, mis un visage sur la Sainte période et ma soeur avait du partager mon lit, quelques soirs, où la morosité avait élu un peu trop domicile.

J'ai donc abandonné les fêtes costumées pour cette fois et re regarder The Dreamers à la place, ce qui n'est pas un si mauvais choix, en somme. Il faut avouer qu'Eva Green pourrait presque me faire changer de bord. J'ai dit presque. Pour le reste, les réjouissances avaient goût de déjà vu. D était revenu, certainement pas pour moi, A s'était enfui à Valence et la salive des autres avait goût de cendre.



jeudi 2 juillet 2009

Vian, les oiseaux et ta mère.




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L'été Parisien n'est pas l’Été.
Il est faux, moite. Comme l'amant, il se faufile sous vos draps, vous déshabille et, tôt, vous tire du lit. Où vous tire tout court.
L'été Parisien vous ramène à des jours d'été, déjà vécus auparavant, aux épaules nues et aux joues rouges, aux robes chastes et aux cuisses lascives, à l'impression constante d'étouffer. Il vous ramène un an plus tôt et rattrape votre fuite. Il est le sel sur les plaies béantes, il est ces résolutions échouées et mon souffle haletant quand je m'y attarde. L'été Parisien, vous prend plus que nulle part et vous appelle à la fuite.



mercredi 27 mai 2009

Business Time

Et finalement rien. Une année au bout du monde, à bout de tout. Deux, auparavant, et qui sommes-nous? Ni le leitmotiv de nos mièvres baisers, ni les vers candides qui insurgent nos oreilles. Rien. De l'acide, pour nettoyer l'insipide de nos entrailles. Et que ta volonté soit faite. Vivons peu mais fort. Les mains glissent, les corps se séparent, pour de bon ou pour l'instant. Les au revoirs sont pénibles, autant les éviter.

vendredi 8 mai 2009

Sweet sex teen



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Ai classé les livres par thèmes, puis par couleurs et finalement par tailles, ai failli m'étouffer dans mon sommeil, ai même trouvé ça divertissant. N'ai pas trouver la dite lettre d'amour dans son Perfecto, ni mon billet pour l'Argentine. N'ai toujours pas oublier cette odeur de musc et de tabac sur ses vêtements, les « Tu bandes » et « Deux sucres Bonnie ».
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Ai donc revu R, sans substances interdites, boudé un peu son départ puis oublié. Ai assisté à la chute d'une presque-grande-personne, suis restée silencieuse. Ai camouflé les larmes tantôt avec un bon anti-cernes, tantôt avec une bonne margarita. Ai passé une semaine presque normale, entre les draps. N'ai pourtant pas eu de relations sexuelles. Suis anormalement à bout de souffle.

mercredi 6 mai 2009

Save Us

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Pour écrire le premier mot, il fallait déjà avoir traversé tous les sentiments, de l'amour à la colère, de l'angoisse à la plénitude, de la haine à l'indifférence. Et en être sorti. Il faut se rappeler à quel point l'on donne lorsque l'on veut manquer, à quel point le temps nous dégrade, et, par quelle force nous continuons.




lundi 13 avril 2009

Cruel Summer




Les retrouvailles furent brèves. Menacées. Le temps, dilapidait nos souvenirs, chaque jour un peu plus.
Les semaines passées en retrait Du Monde m'offraient néanmoins quelques privilèges. Je me tenais à l'écart des commérages, de V, et plus que tout de M, la veuve éplorée, que chacun s'efforçait de prendre sous son aile. Foutaises.
Mes absences à répétition m'autorisaient à déléguer, sans scrupule, la tâche à d'autres, plus offrants, que la compassion et l'art d'aimer n' avaient pas encore ravagés.

Même les gens beaux m'apparaissaient ternes, vides, et fatiguants. Et, prendre la fuite, semblait ici la solution la plus avenante face à l'ennui...


C'était un peu avant qu'il ne fourre sa langue dans ma bouche.