dimanche 13 décembre 2009

We start nothing





Les cauchemars disparaissaient un peu. D avait fait preuve de politesse, R retournait dans la maison hantée par son frère, quelque part en Argentine, tandis que C, se soignait aux antidépresseurs; L'ancienne recette familiale remise au goût du jour par ma mère. Le monde tournait donc en notre absence et à première vue, il tournait assez mal.

Mon retour en province fut donc prolongé. Je retrouvais ma chambre d'adolescente, mon bureau rayé de coups de compas, mes boites remplies de trouvailles, plus irréelles les unes que les autres. A une période, je conservais presque tout, du simple ticket de cinéma aux autocollants dérobés au skatepark. C trouvait cette sentimentalité exagérée. Je crois surtout que j'aimais ouvrir ces boites, des mois plus tard et y respirer cette jouissance douloureuse. Nostalgie.

J'ai toujours aimé courir après des époques perdues, des amitiés révolues ou des amours impossibles. Il doit y avoir un certain masochisme chez moi, qui m'oblige à commencer des courses perdues d'avance...