mardi 10 mars 2009

Il fait un temps à

C'est comme cela que procèdent les actrices dans les séries B. Elles choisissent le plus beau carton, pas forcément le plus grand, juste de quoi empaqueter deux ans de vie commune. CD, fripes et romans ringards.
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Issue impraticable dans la réalité, où le comment mettre Paris toute entière dans une boite à chaussures ? J'envisage d'ouvrir un musée ou un sanctuaire dédié aux histoires post-romantiques.

mardi 17 février 2009

Gentiment, je t'immole

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Ô combien j'ai voulu explorer les abysses de tes pensées. Chaque lambeau de ton encéphale, je te l' aurai soigneusement ôté. J'aurai lavé ta mémoire, sale, de mes délicates attentions et fait un grand feu de tes présents inutiles. Je t'aurai regardé te tordre de douleur devant le crépitement des flammes et mes yeux verts, qui ne pleurent pas. J'aurai certainement ri de ce spectacle, puis, sur ton corps exquis, marqué au fer, les douces voyelles de celle qui ne pardonne pas. Laisse moi conduire pour la dernière fois, la valse des enragés et déposer ma macabre poésie, dans les sillons de ta gorge. A ton Épitaphe injuriée; "On ne badine pas avec l'amour". Point.


samedi 14 février 2009

A.

Les Hôtels improbables sont devenus de véritables lieux de culte à mes yeux. "Intemporels et ésotériques" disait A. Depuis sa mort, M et moi avions pris l'habitude de réserver une chambre, une fois par mois. La découverte du lieu provoquait chez nous une sorte de jubilation inexplicable. Bien que parfois glauques, ces nuits étaient une sorte de pèlerinage. M prenait des photos de chacune de nos visites nocturnes. Elle me parlait de tout, de rien, de A; me faisait écouter des podcasts marginaux, et je n'émettais aucune opinion sur ses goûts de chiottes. J'enfumais la salle de bain, lorsque celle ci n'était pas sur le palier et je lui donnais la permission de se saouler et de m'embrasser, avec la langue, quelques fois.



C4.C307





Les Gaia d'Este à la main je montais quatre à quatre les marches de l'escalier. Labyrinthe interminable. Trois (cents six) étages plus tard, la moquette humide a étouffé le clac clac de nos escarpins. Les vendeuses de rêves ne dorment pas, elles passent la nuit. M regarde les tableaux qui tapissent les murs et détournent l'attention des rideaux jaunis. L'endroit est filmique, et nous osons à peine évoluer dans l'espace, de peur de froisser le décor. Les sacs restent clos, et les conversations aussi. Les vapeurs d'alcool se diluent lentement dans l'atmosphère, M ne parle plus.


Et pour la première fois, nous nous offrons à ces draps vierges. Loin du lit conjugal, céleste, de M et A; immergeant nos deux corps, frêles, pâles et sans hivers. Et je rêve que ces étoffes de cotons nous avalent, pour de bon.

mardi 10 février 2009

Black board & Golden Girl


Impression "post-année chaotique" difficilement commentable.
Les chapitres se suivent, se chevauchent, se ressemblent et ne s'assemblent pas. L'entêtement à trouver une suite logique aux évènements à laissé place au dénis du retour à zéro.
D'où vous venez, on s'en fou. Quelles défaites vous avez essuyé, encore plus. Plus l'ellipse est gigantesque, mieux c'est. Le là, est bien plus important. Et ni votre enfance, ni le passé désastreux de vos relations humaines ne devraient déterminer de quel côté vous vous rangez.

dimanche 25 janvier 2009

Anatomy of the Devil


Ici, la vie suivait son cours, bien loin de cette dernière année ou l'envie de migrer à Paris devenait obsessionnelle. Je repense au Tgv parisien qui me capture, la ville natale sur le quai, pleurant à chaudes larmes. Finalement cette garce ne se portait pas si mal. Je repense au goudron chaud qui scintille et aux mégots flottants dans la fontaine. Les marches de la cathédrale, C et moi pieds nus, titubant, défiant les éléments et le tonnerre de Dieu. Régnant sur les quelques rues qui transpiraient mon parfum et la lubricité de mes confrères. J'avais pris l'habitude de m'accaparer chaque endroit de cette ville, détestant ceux qui s'embrassaient sur mes bancs publics.

Mon côté monarque absolu se faisait plus discret dans la capitale, ou, le besoin effectivement moins présent d'accaparer quatre murs de béton.

Je m'attelle à la lourde tâche de trouver Le quartier et Le colocataire parfait. Avis.

Favorite: Un coup rapide sur La roux et un beau vernis grenat.

mercredi 21 janvier 2009

Prelude to death.

Cette nuit, j'ai rêvé que je tombais d'une falaise. On me retrouvait inerte sur des roches escarpées, les yeux saillants et la nuque brisée. Dans ma chute, j'avais entraîné mon appareil photo et mitraillé ma descente . La pellicule était intacte et mon visage, sur le papier glacé, était hilare.
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Dans l'appartement tout était trop bien rangé, organisé, classé. Il manquait l'imprévu, les rires, le vent salé de St Martin, la chevelure de M et l'odeur de tabac de C. Il manquait nos disputes, ma mauvaise foi et ta manière de prononcer les "O". Les genoux cagneux de P, les cendriers pleins sur la fenêtre, les ébats violents de V et, mes mains qui transpirent l'art. Il manquait la douceur de tes lettres, les canapés miteux du Variété et l'odeur des 400 Coups.
Et plus que tout. Il me manquait l'audace de tout foutre en l'air.

mercredi 14 janvier 2009

Songe d'une nuit d'été


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Lorsque vous travaillez la nuit, plus particulièrement l'été, il y a cette euphorie qui vous pique les yeux à la débauche. D'ici quelques semaines, vous vous habituerez aux flux qui donnent le vertige, aux cernes qui ont élus domicile sous vos yeux, aux hilarités nerveuses et défonces nocturnes. Et, à dormir, vous n'y songerez plus.
02h34. Nous finissons tôt. M et moi sur les remparts, du vent plein la gueule. Ici, cela relève du challenge, d'allumer une cigarette. A cette heure, il nous est impossible de trouver le sommeil, car c'est lorsque l'on croit que le corps est vide, que des abysses, survient une énergie inexplicable. Les autres nous rejoignent.
04h00. Il n'y a que nous, nous, les vagues qui s'écrasent contre les remparts et A qui fredonne " My Superman ". C'est fascinant comme la nuit vous ôte toute notion du temps.

J'ai cessé d'exister en vrai pendant deux mois, je n'arrive pas encore à dire si ce fut agréable. Mais ce fut intense.
St M.Le temps d'un été.